En Europe et aux États-Unis, il existe des clubs de races très spécialisés, malheureusement, au Canada, ce genre de club n’a pas le même prestige. La vision canadienne des standards de race est complètement différente, le chien ici, n’a pas la même importance. On utilise moins les chiens pour des tâches à lesquelles ceux-ci ont été créés et je ne parle même pas du Québec! Dans notre merveilleuse province, c’est encore pire, on « invente » des races! Pour retourner à notre sujet, les clubs de chasse et/ou de chiens de travail sélectionnent de façon complètement différente que l’éleveur moyen de chien de compagnie. Les éleveurs de chiens de races de compagnie auront des critères esthétiques précis et, j’ose espérer, des critères de tempérament. Souvent, vous trouverez facilement ces éleveurs les « expositions canines grand public », ils ont des kiosques avec des chiens sur place et répondront à vos questions avec plaisir. Le meilleur exemple étant, encore et toujours, le Berger Allemand : Les lignées de conformation n’ont pas grand-chose en commun avec les lignées de travail! Je ne vais pas plus loin, j’ai déjà posté un texte complet sur le sujet… Si on compare avec les clubs de chasse et/ou travail, les critères sont beaucoup plus axés sur une bonne structure, un tempérament stable (souvent plus dominants) et une aptitude naturelle au travail. Par exemple, il existe deux clubs majeurs aux É-U qui font la promotion du Drathaar (Braque Allemand à poil dur), un s’oriente plus vers le chien chasse américain. On demande au chien de chasse américain d’être un bon chasseur occasionnel et un bon chien de famille à temps plein! L’autre club mise plus sur le Drathaar originel, un chasseur polyvalent, avec un caractère bien trempé et des aptitudes au travail exceptionelles ! Les deux feront un bon chien de famille, mais les lignées pures et dures nécessiteront un manieur plus expérimenté. Certaines races, comme le Berger Belge, le Berger Hollandais ou le Rouge de Hanovre ne sont reproduit que par des éleveurs très spécialisés et généralement, leurs chiots ne sont disponibles que par des clubs spécialisés. « Oui, mais Carl, à quoi bon avoir des éleveurs aussi spécialisés si les tâches originelles de ces chiens sont en voie de disparition ou s’ils ne sont disponibles que pour une petite minorité de gens? » Le rôle de ces clubs est primordial à long terme, ils servent à protéger les standards et éviter les aberrations comme ce fut le cas avec le Berger Allemand. Von Stephanitz doit se retourner dans sa tombe! Certaines grandes lignées de chiens de travail du début du siècle ont encore des descendants directs aujourd’hui! Les clubs servent à réunir et partager les idéologies derrières ces grandes lignées et ainsi préserver les standards originaux!
Carl Girard
Directeur SPA des Cantons
Éducateur canin