Au cours des trois dernières semaines, j’ai eu deux stagiaires à l’école, un garçon et une fille. Deux jeunes de 17 ans, encore au secondaire. Deux environnements familiaux différents, deux visions différentes.
Le premier venait d’un milieu ou il avait eu plusieurs chiens chez lui et avait participé au mieux de ses connaissances à leur éducation. Le deuxième, lui, est le fils d’un ami éleveur de Dogues Argentins. En Argentine, mon ami était vétérinaire depuis plus de 15 ans. Ici, il n’est bien sûr pas assez bon pour pratiquer mais bon, ça c’est un autre sujet…
Au fil des discussions sur le métier d’éducateur canin, les chiens en général et les propriétaires de chiens, plusieurs choses m’ont frappé et m’ont amené à réfléchir. Premièrement, peu importe la formation reçue, il faut être passionné pour faire ce métier. Il faut aussi avoir de l’empathie pour les propriétaires de chiens qui viennent nous voir. Nous nous immisçons dans leur vie privée, nous leur posons des questions parfois très personnelles. Ils nous font confiance, nous racontent leurs problèmes qui, parfois, n’ont rien à avoir avec leur chien. Pourquoi, me direz-vous? Parce qu’ils ont confiance en nous, ils savent que nous ne sommes pas là pour les juger. Comme tout bon alpha, nous sommes neutres! Il faut aussi respecter les limites et les attentes des clients. Parfois nous voyons un chien avec un potentiel énorme, mais le client ne veut qu’un chien qui ne tire pas en laisse et s’assoit sur commande. Ça prend une bonne dose d’humilité et de respect pour accepter cela.
À la fin de la journée de stage, un de mes stagiaires se disait surpris d’avoir appris quelque chose sur l’éducation. J’en suis tombé en bas de ma chaise! Pas une journée ne passe sans que j’apprenne quelque chose de nouveau sur les chiens. Et si quelqu’un prétend tout connaître sur le sujet, c’est qu’il ne sait rien du tout! Encore la semaine dernière, j’ai passé la journée avec un éducateur d’origine Suisse qui travaille avec des méthodes complètement différentes des miennes. J’ai oublié tout ce que je savais pour bien m’imprégner de ses méthodes et de sa vision, c’est une roue sans fin!
Mon autre stagiaire, à qui je demandais ce qu’il savait sur le métier avant sa journée de stage, m’a répondu qu’il savait qu’il y avait deux écoles de pensées différentes : celle de la violence et l’autre! Je l’ai pris comme une claque en plein visage! C’est un bel exemple de la vision étroite dont je parlais dans ma chronique sur Cesar. Il avait filmé toute la journée, alors je lui ai demandé s’il avait vu de la violence aujourd’hui. Il est devenu blanc comme un linge et m’a répondu que non, au contraire! Et bien jeune homme, savais-tu qu’officiellement, je fais partie des écoles de la violence! Il ne savait plus quoi dire! Mes clients pourraient en dire long là-dessus! (À suivre…)